Déclaration Congrès 2014

| 26 mai 2014 | 0 Commentaire

Déclaration du Président de la FCPE 95 lors du congrès départemental

 Mes chers amis, mes chers camarades,

Nous venons de vivre, une année mouvementée.

Certes, il y a les rythmes.

Si nous devons parler de la loi . « L’exigence d’une faute commise dans le cadre d’une activité en rapport avec les fonctions ou la mission du maire est expressément prévue par les articles 432-1 , 432-2 du code pénal qui incriminent les abus réalisés à l’encontre des particuliers par des personnes, ou des enfants qui, comme le maire sont dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public ».

Si,  le 2 septembre au matin, si certains maires se mettaient hors la loi en refusant d’appliquer la loi. Nous gardons « le droit d’aller au tribunal pour non-respect de la loi ». C’est ce que nous indiquerons dans les prochains jours, lors notre rendez-vous avec le Préfet,  garant de l’application de la loi.

Le ministre de l’Éducation nationale dit : « l’Ecole n’est pas un coût mais un investissement ». Alors, investissons autant qu’il faudra pour que tous les enfants réussissent !

Cela commence d’ailleurs plutôt bien avec les 60.000 postes annoncés pour la rentrée en priorité mais on assiste en même temps à une montée démographique qui va amoindrir l’impact de ces créations sur le terrain pour les RASED et les remplacements.

Je souhaite tout de même prévenir le ministre et ses représentants départementaux concernant la création de nouveaux postes : le nombre de remplaçant reste insuffisant tant dans le primaire que dans le secondaire . Il est vrai que la saignée a été forte durant près de 2 ans et que nous sommes à une période intermédiaire au niveau de la formation. Le compte n’y est pas et nous continuons à demander la continuité du servie public.

Nous voulons une loi, mais pas une loi cache misère ou une loi inappliquée. La poursuite de la loi de refondation doit avoir du souffle, donner un élan pour assurer l’égalité entre les territoires, l’égalité entre les enfants, et donner à tous les moyens de réussir.

La FCPE 95 a de l’ambition ! Et cette ambition, nous voulons la mettre au service des jeunes, au service de l’École de la République.

Impossible n’est pas FCPE ? Je fais le pari que s’ils ne veulent pas aller si loin, nous les convaincrons . Avant de vouloir plus d’Ecole, nous voulons surtout mieux d’Ecole ! Comme nous avons réussi à les convaincre sur la mise en place du Quotient familial pour l’ensemble des lycéens dans un premier temps dans le Val d’Oise puis les années suivantes dans toute la Région.

Notre force devra continuer sur diverses actions sur la mise en place du statut des parents d’élèves s élues, sur le respect de la mise en place de l ABCD égalité, J’ai une pensée pour les lycéens sans papiers. Nous accueillerons toute à l’heure les deux fédérations de lycéens qui soutiennent leurs camarades tous les samedis de 16h30à 18 heures à La Sorbonne.

Notre école est attaquée par des lobbys religieux et réactionnaires sur la question de l’Egalité Filles Garçons. Notre école c’est une école du vivre ensemble pas une école de l’intolérance et de la haine.
Je vous invite à regarder les manuels, leurs albums sur la science de vos enfants etc… Cette semaine une représentante de l’UNL a fait ce travail sur son manuel de Français : 2 femmes écrivains sont présentes.

Une meilleure école c’est une réelle formation des enseignants. On peut se féliciter de la mise en place « d’écoles supérieures du professorat et de l’éducation ». Du professorat… Et de l’éducation (ESPE) ! Comme nous le revendiquions dans notre interpellation en 2012 : former tous les éducateurs dans de mêmes lieux et dans les mêmes temps Cette formation doit être adaptée aux besoins du terrain : psychologie, socio, pédagogie…

Une vraie formation à la pédagogie est à mettre en place car notre système forme des têtes bien pleines sur une discipline mais rien dans les concours de recrutement sur la transmission des connaissances .

Notre école doit donner l’ envie d’ aimer d’ apprendre , de donner du sens aux apprentissages. L’importance du travail de l’interdisciplinarité n’est plus à démontrer. Certes, « si le savoir n’est pas le monopole du maître, celui-ci garde la responsabilité d’en ordonner le sens », disait Jules Ferry. Encore faut-il qu’il soit en capacité de le faire.

L’enjeu, c’est que les enseignants puissent transformer leur pédagogie en fonction des situations, s’adapter aux jeunes pour donner un élan à leur réussite. Ainsi, la formation continue des enseignants est une nécessité. De plus, initiale ou continue, elle doit être elle aussi réellement active : pas de face-à-face habituel, de la pratique de méthodes pédagogiques diverses et variées. Il y en a tellement et qui fonctionnent  ! Parce que l’on peut peut-être se plaindre du déficit de la balance commerciale, mais en aucun cas de la balance pédagogique. Tout le monde utilise nos méthodes ! Tout le monde ? Non. Nous on n’ose pas encore. Mais on y viendra, patience, patience… j’ai d’ailleurs entendu dire qu’il y avait eu un changement, maintenant, au ministère de l’éducation nationale, profitons-en !

Etre formé pour adapter son enseignement revêt une importance particulière aujourd’hui. Les difficultés socioéconomiques s’accentuent. De plus en plus rares sont les quartiers populaires où l’accès à la culture est facile, où l’aide scolaire est gratuite. Ces difficultés ne font qu’accroitre l’échec scolaire des enfants, mais plus largement leur adaptation à un système éducatif trop souvent archaïque. L’école française renforce les inégalités sociales toutes les études des sociologues et autres le disent.

En cela, l’éducation prioritaire doit etre mise en avant  : aider les jeunes à sortir  de leurs difficultés, les élever sans cesse vers un niveau général de connaissances et de compétences toujours plus important, bref répondre à l’exigence qui incombe à l’école de permettre à tous de réussir.

Mais l’éducation prioritaire a été disloquée par les politiques précédentes. Baisse des moyens humains et budgétaires, stigmatisation, mise à l’écart, stigmatisation pour sa prétendue inefficacité. Nous restons sur notre faim sur cette question. La mise en place d’une nouvelle politique se fait attendre.

Nous ne devons, nous ne pouvons pas laisser de côté des enfants de la République, sans s’en soucier, sans s’en occuper qu’ils habitent dans les grandes villes ou au fin fond de la campagne. 150 000 jeunes sortent du système éducatif chaque année, et ce chiffre tend à progresser. Et nous ne faisons rien ? Il y a pourtant tout à essayer, tout à faire. La question de l’échec scolaire devrait devenir la grande cause nationale pour 2015, 2016, 2017, 2018…

L’Ecole sera meilleure si elle met fin à tous les processus de ségrégation scolaire :

Une meilleure Ecole, c’est celle de l’orientation choisie par les élèves. Il n’est pas tolérable de voir tant de jeunes regretter leur « choix », entre guillemets, d’orientation. Finalement quel choix était-ce : celui des parents ? Régulièrement. Celui du conseil de classe ? Très souvent. Celui du ou de la conseillère d’orientation quand il y en a dans l’établissement. Le service public d’orientation n’existe pas réellement, il ne s’inscrit pas dans le quotidien des jeunes. C’est le service public d’orientation que nous sommes obligés de défendre tous les ans depuis quelques années dans notre département.

Nous devons leur donner les outils nécessaires pour qu’ils puissent, en toute connaissance de cause, construire leur réflexion et faire un choix d’orientation qui leur convient. Il faut les conseiller, et nous avons donc besoin de personnel formé pour cela, et lorsque je dis « personnel » je ne parle pas uniquement des conseillers d’orientation-psychologues , car l’orientation doit être l’affaire de tous .

Mais le véritable enjeu c’est qu’il faut surtout laisser les jeunes faire leur propre choix. Nous en parlerons cet après-midi lors de la table ronde .

L’attitude trop régulière des conseils de classe, surtout en 3ème et en seconde, qui imposent à l’élève une filière, doit être révolue. « Tu es bon, tu dois aller en S. Tu es mauvais, tu dois aller en techno. Tu es nul, va en pro ! ». L’orientation est un processus long, il faut donc commencer la réflexion longtemps avant une quelconque prise de décision. Il faut une éducation à l’orientation tout le long du collège. Une prochaine loi d’orientation et de programmation ne pourra faire l’impasse sur ce sujet : stop à l’orientation subie, vive l’orientation choisie ! Nous ne sommes pas les fournisseurs du MEDEF .

A l’automne prochain, le ministère de l’éducation nationale va s’attaquer à la refondation du collège. La FCPE nationale avec tous les départements a écrit nos exigences sur le collège pour défendre les changements à tous les niveaux.

Une meilleure Ecole, c’est celle qui fait de la maternelle une Ecole à part entière, et pas une école au rabais. Une meilleure Ecole c’est une Ecole maternelle ou le jeu à toute sa place, une Ecole qui s’interdit de faire subir aux enfants toute pression avec des évaluations inutiles. L’Ecole maternelle doit être le lieu prédominant dans la prévention de l’échec scolaire, favoriser la socialisation des enfants, l’acquisition des règles de vie en commun, le développement du langage ; bref, autant d’éléments qui pose des bases solides pour les enfants, réduisant de manière significative les inégalités .

Doit-on, dans notre société, considérer que les parents sont seuls coupables des erreurs voire des errements de leurs enfants ? Quid de l’influence des médias,  de la télévision ou de la publicité ? Quid de l’influence des images que l’on déverse sur leurs têtes, vantant l’argent facile, dévalorisant les femmes, etc. ? Quid de la crise économique ?

Mais venons sur le point financier des familles nous ne pouvons plus être le tiroir-caisse de certains qui au lieu de mettre en place une politique éducative sur le territoire . Ils font une politique libérale moins d’ école pour plus de rond-point, de cérémonies et de fleurs . Il y a de vrais choix politiques à faire.

La bonne réponse aux difficultés des parents est l’aide à la parentalité mais aussi que leurs paroles soient entendues et écoutées. Afin d’aider les familles à sortir de leurs difficultés, il faudrait augmenter le montant ridiculement bas des bourses scolaires, recruter des assistants sociaux et des psychologues scolaires dans l’Education nationale et leur donner la possibilité de mettre en place de réelles mesures d’accompagnement pour les élèves en difficulté. adaptée pour remotiver les élèves et les faire revenir durablement en classe de façon à ce que cela leur soit profitable. Pour que tous les enfants aient envie d’aller en classe, il faut transformer la relation pédagogique à l’Ecole pour les intéresser et donner du sens aux enseignements et surtout respecter leurs choix d’orientation.

Ouvrir l’école aux parents c’est ce que la FCPE demande depuis des années en particulier aux parents les plus éloignés de l’école. Il faut que les établissements scolaires deviennent de vrais lieux de vie de la Maternelle au Lycée. Des lieux de vie pour les enfants et pour les parents avec un vrai travail avec le territoire et de tous ces acteurs des bibliothèques, aux centres sociaux , enseignants…

Changer le climat scolaire Ce sera le thème d’une journée d’étude organisée à la Maison de l’éducation du Val d’Oise le 4 juin c’est un sujet essentiel pour la réussite de tous .

La FCPE ce sont les personnes qui font vivre notre fédération. Tous ces militantes et militants qui donnent chaque jour un peu de leur temps pour que dans une école, un collège, un lycée, tous les élèves puissent réussir sans difficulté ni scolaire, ni « administrative ». Tous ces militants qui évitent les expulsions de parents d’élèves ou de jeunes majeurs sans papiers, qui évitent à des jeunes de se faire renvoyer d’un établissement scolaire temporairement voire définitivement, qui occupent des écoles et des rectorats pour lutter contre la dégradation des conditions de vie et d’études des enfants depuis trop d’années.

La force de la FCPEc’est aussi d’être une fédération de pouvoir intervenir à tous les niveaux de la plus petite mairie au Ministère de l’éducation nationale. Notre force c’est de mettre en commun nos moyens, nos outils de communication et de formation. La formation de nos adhérents est un enjeu important car c’est ce qui nous permets de pouvoir être entendu et de pouvoir parler d’égal à égal avec les maires, conseillers généraux et régionaux, enseignants et équipes de direction… Nous devons former toujours plus d’adhérents en développant nos formations locales et départementales

A ces militants, à vous, présidentes et présidents de conseils locaux .responsables , membres du CA, Christelle , je voulais vous dire merci. Merci, parce que sans vous, sans votre capacité à vous unir dans les luttes quotidiennes, sans votre capacité à construire un projet éducatif d’ampleur pour la FCPE, nous n’en serions pas là. Nous n’aurions pas plus de 3000 adhérents dans le département et 310.000 au niveau national . Nous n’aurions pas la reconnaissance et la place maintenant incontournable que détient la FCPE95 Et sans vous, nous ne serions pas là .

Je remercie le conseil local du collège Jean Moulin et l’ensemble des conseils locaux de Sannois de nous accueillir.

Bruno Brisebarre
Président de la FCPE95 

Catégorie: Déclarations, Activités du CDPE, Congrès, Informations aux Conseils Locaux

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