La scolarisation précoce diminue. Entre 2016 et 2017, le nombre d’enfants accueillis dès 2 ans a ainsi baissé de 3671 élèves, dont 2637 dans le public
Selon la Depp, la scolarisation précoce diminue. Entre 2016 et 2017, le nombre d’enfants accueillis dès 2 ans a ainsi baissé de 3671 élèves, dont 2637 dans le public.
Le programme lancé par Najat Vallaud-Belkacem en 2016 pour amplifier le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans aurait-il échoué ? Selon une étude de la Deppdiffusée en décembre 2017, le nombre d’élèves dans le premier degré a diminué à la rentrée 2017 – et cela serait surtout dû au recul de la scolarisation précoce.
En effet, selon le département d’études statistiques de l’Éducation nationale, les effectifs du premier degré diminuent de 23.000 élèves (-0,3 %), et atteignent 6,783 millions d’élèves, dont 4,210 millions en élémentaire. La diminution du nombre d’élèves concerne principalement le CP (-1,6 %) et la scolarisation à 2 ans (-3,8 %).
-2637 élèves de 2 ans dans le public
« À la mi-septembre 2017, 92.900 des enfants de deux ans sont scolarisés, ce qui porte leur taux de scolarisation à 11,7 % (soit -0,2 point par rapport à la rentrée précédente). Sur une longue période, le taux de scolarisation des enfants de deux ans est orienté à la baisse : de 35% au début des années 2000, il s’est depuis stabilisé et oscille autour de 12% depuis 2012″, écrit la Depp.
Entre 2016 et 2017, le nombre d’enfants accueillis dès deux ans a baissé de 3671 élèves, dont 2637 dans le public et 1034 dans le privé. Au total, 73 526 enfants de deux ans sont ainsi scolarisés actuellement dans le public, contre 76 163 en 2016.
Le recul de la préscolarisation concerne notamment l’éducation prioritaire, qui était au cœur du plan de lutte de Najat Vallaud-Belkacem contre les inégalités scolaires. « A la rentrée 2017, le taux de scolarisation à deux ans diminue de 0,3 points par rapport à 2016 et atteint 20,5 % pour l’ensemble de l’éducation prioritaire. Il s’établit à 22,3 % en REP+ et 19,3 % en REP », peut-on lire dans le rapport. Au total, le nombre d’enfants accueillis dès deux ans à l’école a baissé de 700 élèves en éducation prioritaire, soit -2,3 %.
Selon la Depp, le recul de la scolarisation précoce est le plus marqué dans les académies de La Réunion, de Corse, de Dijon et d’Orléans, notamment dans les réseaux d’éducation prioritaire. « À l’inverse, la scolarisation des moins de trois ans progresse dans les académies de Caen, de Créteil et de Nice », indique le service statistique.
Fin 2015, Jean-Paul Julliand, ex-prof d’EPS, et réalisateur de « Dis Maîtresse », un documentaire sur la préscolarisation, nous expliquait que « la scolarisation des moins de 3 ans a longtemps été une variable d’ajustement pour beaucoup de directeurs départementaux de l’éducation nationale, quand il fallait réduire le nombre de fonctionnaires ». A l’époque, il constatait que ce n’était « plus le cas », mais que « face à la montée des effectifs, rien ne dit qu’elle ne redeviendra pas un jour une variable d’ajustement. »
13,4 élèves par classe en CP en REP+
La Depp revient également dans son rapport sur un tout autre sujet : les CP dédoublés en REP+, mis en place à la rentrée 2017. Selon l’étude, la taille des classes en REP+ accueillant uniquement des élèves de CP « s’est considérablement réduite » – elles accueillent ainsi 12 élèves maximum pour 58,5 % d’entre elles, « alors que c’était le cas uniquement de 0,3 % des classes à la rentrée 2016 ».
En REP+, la taille moyenne des classes accueillant uniquement des élèves de CP est passée de 21,7 élèves à la rentrée 2016 à 13,4 en 2017, « et le nombre de classes à cours unique CP en REP+ a augmenté de 80 %, passant de près de 2 300 à 4 150 », indique la Depp.
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