La refondation au cœur de la rentrée : l’enfant au centre de la concertation

| 9 septembre 2012 | 0 Commentaire

Avec l’introduction de l’aide personnalisée à la rentrée 2008, l’organisation du temps scolaire a été totalement perturbée.
La densification des journées d’école génère du stress et de la fatigue pour les élèves comme pour les enseignants. De plus, l’année scolaire est très déséquilibrée, ne respectant pas l’alternance 7 semaines de classe et 2 semaines de vacances. Le président de la République a annoncé une révision des rythmes de l’enfant. Reprenant les  conclusions du rapport sur les rythmes scolaires de juillet 2011, le ministre propose notamment un  allègement des heures d’enseignement sur la journée, avec un étalement sur 9 demi-journée. Mais, chacun sait que le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. Il met en jeu de nombreux  acteurs : enfants, parents, enseignants, collectivités locales… Difficile alors de construire une réforme idéale  des rythmes scolaires sans prendre en compte les activités extra-scolaires, le rythme de travail  des parents, les ressources des communes, les contingences du quotidien des enseignants (le temps de trajet ou le fait d’avoir des enfants à récupérer par exemple).  Au final, l’enjeu majeur est de revenir à des journées et des semaines plus apaisées, plus sereines   et moins chargées. Mieux faire réussir les élèves n’est pas uniquement une question de rythmes  scolaires. Leur révision doit s’inclure dans un projet plus global de l’école : effectifs, programmes, pédagogies.

Revoir les rythmes scolaires ne se fera pas en un claquement de doigts. La révision de l’organisation de l’année, de la semaine et de la journée doit nécessairement  s’accompagner d’une réflexion sur l’articulation des temps scolaires et périscolaires et de leur contenu. Il faut combattre les inégalités entre les écoles et non les accroitre comme cela pourrait être le cas en matière d’offre éducative après l’école. Toute évolution doit rimer avec amélioration pour les élèves comme pour les enseignants. Hors de question que les  enfants  soient perdants dans une éventuelle nouvelle organisation du temps. La  FCPE  le  rappelle   très fermement  lors   des débats sur la concertation  au ministre. Tous les sujets doivent être abordés  pour que l’ensemble de la communauté  se retrouve  lors   de ses journées..

Une concertation académique portant sur le thème « Formations Professionnelles et Technologiques : L’Ecole et le Redressement Productif » est organisée     le  Mardi  18 Septembre 2012 par le Rectorat  où les différents associations, syndicats etc    de la  communauté n’auront  qu’un seul représentant par département. Il est bien dommage que  les places soient ainsi restreintes sur l’Académie de Verssailles.

                                                Débattons ensemble

De l’avenir de l’aide personnalisée, du volume horaire  d’enseignement et de sa répartition sur l’année, la semaine, la journée, des compensations à une réorganisation des rythmes : conditions de travail, de la formation, la réussite pour tous.  Les élèves au cœur de la refondation

Chacun connait le défi de l’école française. Si en plusieurs décennies, celle-ci a fait d’incontestables progrès et connu de belles réussites, depuis près de 20 ans, elle bute sur un noyau dur d’élèves en grande difficulté et ce malgré l’engagement  professionnel des enseignants. Bien plus que dans d’autres pays, échec scolaire et origine sociale sont fortement liés . 140 000 jeunes trop souvent issus des milieux défavorisés sortent sans qualification. 27 % d’une classe d’âge seulement obtient un diplôme de l’enseignement supérieur. Tout cela est insupportable. Notre école n’arrive pas à réduire les inégalités sociales qui pèsent  sur les destins scolaires et ce dès les premières années. Il faut changer la donne et vite !

La  journée    de lutte contre l’Echec scolaire  le 19 septembre  doit  être marquée  par un dialogue avec l’ensemble des acteurs .

L’éducation prioritaire : une vraie priorité !

Les élèves des zones d’éducation prioritaire ont en moyenne des résultats inférieurs à ceux des autres territoires. Les écarts tendent même à s’accroître. Par exemple, le pourcentage d’élèves en difficulté de lecture, à l’entrée en 6e, en éducation prioritaire est passé de 20,9 % en 1997 à 31,3 % en 2007. C’est l’une des difficultés bien réelles de notre école. Faut-il pour autant signer l’arrêt de mort des politiques d’éducation prioritaire ? Non bien au contraire ! Si elles n’avaient pas existé, les inégalités scolaires seraient sans doute encore plus fortes car les conditions de vie sociale et économique se sont lourdement dégradées. En fait, les ZEP, créées en 1981, n’ont jamais bénéficié d’une véritable priorité, notamment pour le primaire. La scolarisation des moins de trois ans est réduite à la portion congrue, Même  si pour cette rentrée nous avons vu arriver   sur certaines villes de notre département  des classes  d’enfants de – 3 ans  . Même en termes d’effectifs, être en éducation prioritaire, ne donne pas un avantage déterminant. 22,2 élèves par classe en ECLAIR contre 23,8 hors ZEP. Il est beaucoup plus significatif dans le second degré où l’écart est de plus 4 élèves par classe (20,4 en ECLAIR contre 24,7 hors ZEP).ECLAIR, RAR, RRS, REP, ZEP, les sigles se sont accumulés tout comme les dispositifs (accompagnement éducatif, PPRE, CUCS…).

L’éducation prioritaire doit totalement se renouveler. Sur ces territoires qui concentrent les difficultés  se joue une grande partie des progrès de l’école. La FCPE  pense que la loi doit affirmer le principe de compensation en faveur de l’éducation prioritaire pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales. Ce serait une nouveauté qui engagerait l’Etat à programmer des réels efforts : réduction significative des effectifs, mise en œuvre du « plus de maitres que de classes », scolarisation des moins de trois ans dans des conditions nouvelles et adaptées, formation d’enseignants, transformations pédagogiques…

                                                     Débattons ensemble

des nouveaux métiers aux côtés des élèves et des enseignants pour les accompagner professionnellement dans leur travail et leurs projets, des priorités pour une formation renouvelée et adaptée à la nature des difficultés des élèves.  Un système éducatif plus juste et plus efficace

1 élève sur 5 c’est la proportion d’élèves  scolarisés dans les écoles de l’éducation prioritaire soit 1million d’écoliers.

Tous les enfants n’apprennent pas au même rythme. Ce constat a conduit en 1989 à la création des cycles. Faute d’accompagnement, ils ont cependant eu du mal à exister. Avec moins de temps et plus d’élèves, il a été toujours plus difficile de différencier tout en faisant avancer toute la classe. L’aide personnalisée a même renforcé le fait que l’aide différenciée était repoussée en dehors de la classe et ce alors que l’aide spécialisée des RASED était sacrifiée..

Différencier, aider les élèves, donner le temps de la découverte, de la manipulation et de l’apprentissage nécessite des transformations des outils et des méthodes. Le fonctionnement actuel de l’école n’offre pas de possibilités de faire travailler et apprendre les élèves autrement. Le fil est tendu à l’extrême. Les élèves comme les enseignants ont besoin de souplesse et de temps.

                                                   Débattons ensemble

Des conditions pour une mise en œuvre réelle des cycles, du redoublement, de la manière d’aider les élèves sur le temps de classe, de l’avenir de l’aide personnalisée, de la place de RASED renforcés…Ces dernières années, l’école maternelle a été particulièrement déboussolée.

                                                   Débattons ensemble

Situations de handicap :   L’école a fait des progrès considérables en matière de scolarisation des élèves en situation de handicap, ceci est dû pour une large part à l’engagement des enseignants qui se sont souvent trouvés isolés. La formation initiale manque dans ce domaine et la formation continue est quasi inexistante.

Les AVS accompagnent aujourd’hui presque la moitié de ces élèves, mais ils sont insuffisamment formés et leur statut est précaire. Nous  devons être déterminés à leur donner un vrai statut et reconnaître leur expérience.
Être scolarisé est un droit pour tous les enfants. Elle  doit se faire dans les meilleures conditions possibles. La Loi de février 2005 devra être mise en application par  l’accessibilité de l’école : sur le plan physique (accessibilité pour arriver à l’école, aménagements des locaux), les conditions d’accueil (enseignants et AVS formés, en nombre suffisant, accès aux soins grâce à une véritable coopération avec le secteur médico-social,), les contenus (aides et outils pour la différenciation, manuels adaptés…).

Des formations et des ressources nécessaires pour mener réellement à bien cette mission, de la place, du rôle et du statut des accompagnants (AVS…)

Le  seul  enjeu  pour toute  la communauté  Educative doit être   l’ ECOLE POUR TOUS.

Bruno Brisebarre et l’ensemble du Conseil d’administration

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