Déclaration au CDEN du 11 Février 2021

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN, 

Les vacances de février débutent après demain. Permettez-moi de commencer par souhaiter par avance de bonnes vacances aux enseignants et aux personnels des établissements scolaires, nous observons en ce moment à quel point vous êtes épuisés par les conditions désastreuses dans lesquelles vous devez faire votre travail. Vous méritez ces vacances qui arrivent.

Nous souhaitons aussi par avance bonnes vacances aux élèves, eux aussi épuisés, en particulier ceux qui jonglent depuis des mois entre les cours en présence, les cours à distance, les cours à rattraper, les règles sanitaires à respecter. A nos chers enfants, nous vous le disons, passez de bonnes vacances reposantes.     

On entend le ministre parler à nouveau de vacances apprenantes. Certes, ce youtubeur a l’air en pleine forme. Mais des vacances apprenantes, franchement ! Que le ministre commence par permettre aux élèves d’avoir des semaines de cours apprenantes, en remplaçant les professeurs absents, en permettant aux élèves d’être dans des classes moins chargées, moins bruyantes, en équipant tous les établissements scolaires d’un nombre suffisants de surveillants pour que les élèves soient en sécurité, et des AESH pour les enfants qui doivent en avoir.   

Autre procédure actuellement complètement absurde : le silence officiel face à l’épidémie qui court, en particulier ses variants anglais et sud-africain dans notre département.

Tout d’abord, les délais de prévenance des familles sont aujourd’hui bien longs. Ce n’est pas une surprise pour nous qui voyons, concrètement, sur le terrain, des équipes de direction débordées par leur travail quotidien et qui donc ont des difficultés à monter les dossiers aussi vite qu’il le faudrait. Dans nos échanges avec les conseils locaux fcpe, nous entendons souvent nos adhérents dire qu’un directeur d’école n’a pas encore eu le temps de signaler un cas, ou qu’un personnel de direction passe ses soirées, voire ses nuits, à faire les dossiers. Aidez-les, Madame la Directrice académique, fournissez-leur des moyens supplémentaires, d’urgence, car tout jour de retard dans l’information aux cas contacts est payé par un nombre supérieur d’enfants et donc de familles contaminées !  

Pour un parent, être contaminé peut signifier en ce moment se faire mal voir par son patron, voire risquer un licenciement, et dans presque tous les cas perdre 16% de son salaire. Pour un artisan, le risque est de perdre des clients, pour un petit commerçant, de voir la faillite se rapprocher encore plus.   

Mais surtout, dois-je rappeler ici que les familles, leurs enfants, représentent 90% des personnes concernées par un établissement scolaire ? Alors que pratiquement tous ces établissements ont des représentants de parents qui, au quotidien, rappellent aux familles les gestes barrières, les comportements à avoir, rassurent des familles légitimement inquiètes, la politique de l’inspection académique, comme des services préfectoraux, est de taire les problèmes, de ne pas tenir au courant ces représentants. Avez-vous comme objectif de semer la panique ? Préférez-vous que les rumeurs pullulent ?   

La fcpe du Val d’Oise a bien compris que les autorités académiques ne veulent pas discuter avec nous. Nous avons écrit plusieurs courriers, restés sans réponses. Nous avons alerté sur plusieurs problèmes, sans retour. Quand nous avions l’habitude d’échanger sur des cas particuliers, désormais nous avons des fins de non-recevoir. Autre exemple, nous remercions le Département d’organiser ce CDEN sur la carte scolaire, car du côté de l’éducation nationale, nous n’avons aucune nouvelle d’un CDEN consacré à la Dotation Globale, alors que celle-ci est en ce moment même à l’ordre du jour des CA des collèges et lycées.    

Sur le terrain, dans la mesure de ses moyens, la fcpe95 emploie ses forces et son réseau militant, ses moyens d’informations, à ralentir la progression de l’épidémie, à rassurer, à expliquer, et à faire que les enfants et les parents payent le tribut le moins lourd possible. Mais nous nous sentons bien seuls dans cette tâche. 

  Je vous remercie de votre attention. 

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