Déclaration de la FCPE95 au CDEN du 23 Juin

| 23 juin 2020 | 0 Commentaire

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Nous venons de vivre une période particulière, et en attendant que l’Education Nationale nous présente son bilan et en discute avec les représentants des parents, la fcpe95, forte de ses milliers d’adhérents, de sa présence dans les instances locales, et des consultations que les conseils locaux ont fait de-ci de-là auprès de dizaines de milliers de parents dans le Val d’Oise, a fait son propre premier bilan.

Il ne s’agit pas de revenir sur les tâtonnements ministériels, et le splendide isolement du ministre qui a cru intelligent de se passer des fédérations de parents d’élèves, pourtant les mieux à même de le renseigner. Quand ce ne sont pas ses coups de menton simplement détestables envers les personnels et les parents. Et même si la préfecture nous a aussi « oubliés », les contacts ont été plus riches avec les services départementaux de l’éducation nationale, les enseignants et personnels de directions, et les collectivités territoriales.

Heureusement, car le premier bilan global que l’on peut faire est assez simple à résumer : là où les relations avec les représentants de parents d’élèves étaient déjà bonnes avant le confinement, la période a pu être gérée de façon globalement satisfaisante. Là où les représentants des parents étaient déjà plus ou moins subtilement « mis de coté », les problèmes ont été plus importants. Ce n’est pas une surprise pour nous, ce n’est pas une découverte pour l’inspection académique. La médiation des associations de parents d’élèves, et en particulier des fédérations qui ont pu s’appuyer sur un réseau dense d’information et de conseils, est un facilitateur dans ces situations compliquées. Notre statut de bénévole, nos contraintes personnelles, nous ont habitué depuis longtemps à fonctionner partiellement « en distanciel » comme on dit, nos associations ont donc pu rester actives malgré le confinement.

Les élèves ont vécu une période dont ils se souviendront toute leur vie. Mais comment se sont-ils adaptés, en tous cas ceux qui ont eu les moyens de s’adapter ? Si dans le premier degré il est encore un peu tôt pour le savoir, dans le second degré, des instances officielles telles que les conseils de classe ont permis de faire remonter les points de vue des parents, de faire parler les élèves, et d’observer les changements de comportements chez ceux-ci, qui en disent long sur le « temps ordinaire ».

Certains élèves ont « osé » demander de l’aide à leurs camarades plus à l’aise dans des matières. D’autres élèves ont osé développer des compétences d’autonomie que personne ne soupçonnait. La disparition de fait du bruit en classe, des perturbations, de ce que l’on pourrait appeler le « harcèlement léger », a permis à de nombreux élèves de mieux travailler, de ne plus craindre de se faire mal voir. L’absence de notes a déstressé certains. Elle a aussi enlevé la motivation d’autres élèves, ce qui pose aussi question sur les axes de motivation mis en avant, ou pas. Enfin, face à des professeurs qui ont logiquement eu du mal à prendre leurs marques, de nombreux lycéens n’ont pas hésité à discuter avec eux des rites et rythmes qui se mettaient en place, pour le bien du plus grand nombre. Que de belles démonstrations ont été faites par nos jeunes !

Ce qu’il faudrait en temps normal est donc assez simple à décrire : des établissements avec des adultes en nombre, des conseillers en nombre, pendant et hors le temps scolaire, des médiateurs/trices, des AESH, des RASED, des psychologues, des infirmières et médecins, des assistantes sociales, voilà ce qui permettrait un environnement plus rassurant, plus motivant, pour nos enfants, pour leur permettre de mieux s’épanouir et exercer les compétences qu’ils recèlent. Des classes à effectifs réduits, avec des enseignants à 100% sur leur établissement, pour mieux connaitre chaque élève. Des établissements plus petits, plus accueillants, plus proches, pour que les élèves s’y sentent bien.

Hélas, nous voilà replongés dans le ronron habituel, de la gestion à la petite semaine, des économies de bouts de chandelle, avec une enveloppe allouée à la DSDEN pour la rentrée prochaine qui n’a pas reçu l’argent magique que l’aéronautique (15 milliards) l’automobile (8 milliards) ou le tourisme/hotellerie/restauration (18 milliards) vont recevoir. Nous revoilà face aux menaces sur les CIO. Nous revoilà en face de mairies qui vont jongler avec les inscriptions pour tasser dans une école de leur ville afin d’éviter de dépasser les seuils dans une autre. Nous revoilà avec un Etat qui crame des missiles nucléaires à 120 millions d’euros l’unité, et prêche le rationnement aux maires, aux personnels, et aux parents.

Mais ces premières semaines post-confinement apportent aussi des lueurs d’espoir, quand on voit une grande partie de la jeunesse se soulever et manifester contre des injustices, contre des non-dits, et leurs parents soutenir ces révoltes légitimes. C’est peut-être un réveil collectif de la conscience. Peut-être en rapport avec ce que nous venons d’observer comme nouvelles compétences chez pas mal de nos enfants.

Catégorie: Déclarations, Activités du CDPE, Informations aux Conseils Locaux

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