Mauvaise prise en compte de la croissance démographique dans certains territoires, chantiers en retard… Face à la situation dans laquelle se trouvent de nombreux lycées, le Conseil régional doit d’urgence réviser le plan prévisionnel d’investissement et de rénovation des établissements franciliens.Plus de 100 chantiers de construction ou de rénovation en retard, 10% des lycées franciliens en sureffectifs (voir carte ci-dessus), 2.500 places manquantes, établissements vétustes… Il y a urgence à réviser le plan prévisionnel d’investissement (PPI) 2012-2022, qui fixe la feuille de route de construction et de rénovation des lycées en Île-de-France ! Sur le terrain, les exemples ne manquent pas : au lycée Henri-Becquerel de Nangis (77), où l’extension de 400 places, votée au PPI de 2012, n’a toujours pas démarré, avec des bâtiments modulaires mis en place pour accueillir les 84 élèves en trop. À Boulogne-Billancourt (92) également, où un établissement neuf est en projet depuis 2000 car le lycée Jacques-Prévert est en sureffectif de 29 %. Ou encore à Montreuil (93) au lycée Eugénie-Cotton, où la résorption des bâtiments modulaires est attendue depuis 2006…
12 constructions ou rénovations lancées cette année
Aux retards d’investissement s’ajoutent des retards de chantiers excessifs : en Île-de-France, il faut 8,3 années pour construire un lycée, alors que le Département de la Seine-Saint-Denis a réussi à construire 12 collèges en quatre ans ! Par ailleurs, le PPI 2012-2022 a sous-estimé le baby-boom des années 2000 avec une arrivée massive de nouveaux lycéens en 2015.
Pour offrir aux élèves une qualité d’études optimale, le Conseil régional vient d’adopter une série de mesures. 12 chantiers de construction ou de rénovation démarrent cette année, notamment des lycées neufs à Boulogne-Billancourt et Courbevoie (92), et des restructurations partielles comme à Jean-Jaurès à Paris (19e), Alfred-Costes à Bobigny (93), Fernand-et-Nadia-Léger à Argenteuil (95)… La Région veut par ailleurs créer 3.000 nouvelles places d’internat, notamment pour les jeunes filles.
Plus vite et moins cher
La révision du PPI permettra de faire face à la croissance des effectifs, mais aussi de s’adapter aux nouvelles politiques d’orientation de l’Éducation nationale, ainsi qu’à l’évolution de la carte des formations professionnelles initiales. Pour améliorer les conditions de construction et de rénovation, la Région va améliorer la maîtrise d’ouvrage des chantiers, avec plus d’efficacité pour construire plus vite et moins cher, sans oublier de prévoir un plan de maintenance à la hauteur des enjeux, le tout sans sacrifier à l’harmonie architecturale et patrimoniale des établissements franciliens, ni aux exigences en termes de développement durable. Un défi ambitieux.
La FCPE95 restera vigilante, nous avons trop souvent des promesses non tenues